Si il est un domaine auquel on ne pense pas forcément pour la sauvegarde de l’environnement, c’est bien celui des logiciels informatiques. Comment un logiciel informatique pourrait-il contribuer à la protection de la planète ?

C’est l’objectif du nouvel atout de Jorge Sanchez Diaz (cf article « Il fait pousser des bambous et ça lui va bien ») avec son logiciel MeladeCO2, qui signifie « Marché Latino-américain de CO² ».

Dans de précédents articles, nous évoquions avec nos interlocuteurs la difficulté d’être certain que les produits ou services avec lesquels ils travaillent soient réellement fiables d’un point de vue environnemental. C’était par exemple le cas avec Eric Zehrung, architecte à Melbourne, qui doit s’assurer que les produits qu’il utilise ne contiennent pas des produits chimiques polluants, ou encore Tristan Lecomte, qui dans le cadre du commerce équitable, doit s’assurer du bon respect des règles.

Le premier problème que tente d’éclaircir Jorge avec son logiciel c’est la « confiance verte ». Il se pose constamment la question : « comment être certain que le service proposé entre bien dans le respect de l’environnement ? ». Il a pour cela décidé de s’appuyer sur le fameux protocole de Kyoto pour valider des projets écologiques : MeladeCO2 vérifie que les candidats à la validation respectent de nombreuses règles (taux d’émission de dioxyde de carbone, utilisation de matériaux, réduction des gaz comme le méthane, etc).

Il y a un autre véritable problème auquel sont confrontés les pays latino-américains : susciter l’intérêt et la confiance des investisseurs. Malheureusement, les grandes entreprises mondiales ont actuellement plus tendance à croire à un projet venant d’Europe, des USA ou encore d’Australie que d’Amérique latine. Comment être crédible et convaincre pour un pays comme l’Argentine qui a connu une grave crise économique en 2001?

Ainsi, l’entreprise latino-américaine, par un jeu de sceaux verts successifs, se voit crédibilisée financièrement (c’est une entreprise rentable et sérieuse) et surtout « environnementalement » (c’est une entreprise qui respecte les critères de Kyoto). Jorge est fier de nous annoncer que Meladeco2 a plus de 70 projets validés à l’heure actuelle.

Ainsi Meladeco2 est une sorte de « label » de projets écologiques. Si les règles ne sont pas aussi définies que pour un label, l’expertise des spécialistes de MeladeCO2 permet d’instaurer une véritable confiance tout en gardant une certaine souplesse. D’ailleurs, le concept de confiance va plus loin. En effet, un client potentiel qui recherche un service écologique doit « payer un acompte en gage de sa bonne foi » à l’entreprise qui l’intéresse.

Au-delà de cet aspect sur la question de confiance, MeladeCO2 est une grande bourse de projets environnementaux. Le logiciel, associé à un site Internet, représente un lieu de rencontre rêvé pour l’économie verte de l’Amérique du Sud. Les projets s’y rencontrent, les personnes échangent et les synergies jouent. L’enjeu financier est bien présent : avoir le sceau vert est un levier important pour le projet, qui se fait ainsi connaître à un nombre très importants d’interlocuteurs essentiels pour lui. Car finalement, MeladeCO2 résout un problème sur lequel Jorge insiste : une entreprise validée et crédible devient attractive, sa qualité environnementale en fait un atout concurrentiel. Si l’intérêt économique est immense, c’est aussi la probabilité que son projet écologique aboutisse qui est multipliée.

« C’est une bonne nouvelle pour nous tous, l’écologie est gagnante. Etre certain que les services verts que l’on va utiliser, ou acheter, respectent les valeurs que l’on veut défendre, cela n’a pas de prix. ».

 

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