Les entreprises au coeur de l'ecologie

Edgar Root , Néo-Zélandais. En réutilisant les liquides des voitures en fin de vie, Seda, l'entreprise d'Edgar Root, évite l'équivalent d'une catastrophe écologique chaque année.

Seda récupère les liquides de voitures

Vous êtes vous déjà demandé ce qu’il advient de votre vieille voiture ? Avez-vous déjà posé cette question à votre garagiste ou concessionnaire ? Va-t-elle dans une décharge ? Est-elle compressée ou démontée ? Ses matériaux sont-ils tous recyclés ? Et qu’en est-il de tous les liquides qu’elle contient ?
Pour notre part, nous n’avions jamais pensé aux liquides (essence, liquide de freins, liquide anti-givre, huile, liquide pour la climatisation) qui se trouvent dans une voiture. Savez-vous qu’ils représentent en Europe, chaque année, l’équivalent d’une marée noire sur les côtes bretonnes ? Quand un cargo coule cela fait grand bruit, mais nous n’entendons jamais parler de la pollution due aux liquides de voitures. Pourtant cela a lieu chaque année.

En europe, les ELV contiennent autant de liquides néfastes qu'un pétrolier.

C’est sur cet aspect passionnant mais peu connu du recyclage des véhicules en fin de vie (ELV)que nous nous sommes penchés en rendant visite à Edgar Root à Wellington, en Nouvelle-Zélande. A 36 ans il est responsable de la zone pacifique de SEDA environnemental, entreprise autrichienne de recyclage des véhicules en fin de vie. Cette entreprise est à double titre écologique : elle permet de récupérer les liquides usagés dans les véhicules en fin de vie dans le monde entier et recycle les centaines de vieilles voitures qui s’amoncellent sur les îles isolées du Pacifique.

Tout a commencé il y a 25 ans lorsque le créateur de SEDA Josef Dagn quitte l’entreprise Mercedes Benz pour créer son propre garage. Cet « Inspecteur Gadget de génie », comme le décrit affectueusement Edgar, met alors au point une invention toute simple pour pallier un sérieux manque dans le recyclage des voitures.
Lorsqu’une voiture est trop vieille ou hors état de marche, elle est soit laissée à l’abandon dans une décharge, soit elle est compressée, soit elle est vendue en pièces détachées. Mais dans tous les cas ses liquides ne sont pas récupérés. Cela représente tout de même 25 litres par véhicule.

Josef Dagn avait été très choqué lorsqu’il avait demandé à son employeur où il pouvait entreposer l’essence restante et que ce dernier lui avait répondu : « le pétrole vient de la terre, il doit retourner à la terre ».

Edgar root recycle les voitures des iles du pacifique

Josef Dagn a décidé qu’il n’en serait pas ainsi dans son garage et il a mis au point, sur plusieurs années, une machine unique en son genre : un récupérateur de liquides. Grâce à des petits tubes aspirants, un mécanicien récupère tous les liquides d’un véhicule en 7 minutes (alors que cela lui prend 45 minutes manuellement !).
Pour le propriétaire d’un garage c’est un sacré gain de temps. C’est aussi une belle opportunité économique : certains liquides, s’ils sont récoltés en quantité suffisante, peuvent être revendus. Tel est le cas notamment pour le liquide de la climatisation, qui est très polluant. L’essence, après avoir été filtrée, est parfois revendue à un prix très compétitif aux employés du garage. Parmi les moyens d’actions écologiques la réutilisation est l’un des plus efficaces, cela permet d’éviter de puiser dans nos ressources naturelles et de dépenser de l’énergie pour les extraire. Autant dire que cette machine toute simple nous rend un bien fier service écologique !

Le fait de démanteler la voiture est aussi un gain économique important par voiture. En effet, une voiture en fin de vie rapporte au garagiste 190 $ si elle est « crashée ». Mais si elle est démantelée elle revient à 342 $.
L’invention de Josef Dagn a connu un rapide succès, notamment dans l’Union Européenne où une directive européenne a fixé des règles très strictes en matière de recyclage des véhicules en fin de vie, en portant la responsabilité de ce recyclage sur les constructeurs automobiles.

SEDA en bref


Métier

Il ya 25 ans, son fondateur a créé une machine simple qui récupère les liquides des voitures en fin de vie. Cette idée simple est aujourd'hui une entreprise présente partout dans le monde.


Spécificité

Le rôle "social" de leur machine n'est pas assez souvent souligné.


Pourquoi SEDA est "Coeur Vert" ?.

Une voiture qui va être "crashée" contient 25 litres de liquides dont certains sont très polluants (le liquide de climatisation par exemple). Par le simple geste d'enlever ceux-ci nous faisons un vrai geste envers la planète.


Où le contacter ?

Le projet d'Edgar en Océanie

Les Pays-Bas sont le pays où SEDA a le plus vendu de machines mais vous pouvez trouver sans difficulté des garages en France équipés d’une telle machine. A l’international, SEDA travaille beaucoup avec les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les législations étant moins strictes dans ces pays que dans l’Union européenne, il faut passer beaucoup de temps à expliquer aux garagistes les gains qu’ils peuvent faire en utilisant une telle technologie. Edgar nous apprend que beaucoup de garagistes sont sensibles à l’argument gain de temps mais aussi environnemental. Ils ont aussi expliqué à Edgar que leurs employés, souvent peu qualifiés et utilisant beaucoup leurs mains comme outil de travail, se sentent valorisés en utilisant une machine à la pointe de la technologie comme l’est celle d’Edgar. Enfin les garagistes sont très sensibles à l’argument de sécurité : leurs employés peuvent retirer tous ces liquides sans aucun risque d’intoxication pour eux.

98% des liquides sont retirés en 7 minutes.

Depuis 2 ans, Edgar a également été chargé d’un nouveau projet ambitieux : apporter aux îles isolées du Pacifique la technologie SEDA. Ces îles aux paysages de carte postale connaissent en effet un grave problème de pollution : beaucoup de voitures d’occasion, en provenance principalement du Japon, sont vendues sur ces îles où elles terminent abandonnées dans la nature ou bien compressées. Les liquides de ces voitures polluent ensuite les terres et lagons de ces îles. Edgar a monté un projet afin que cesse cette situation qui fait que « tout arrive dans ces îles mais rien n’en sort ». Selon ce projet, chaque île sera équipée d’une machine SEDA afin de récupérer les liquides et une fois par an un cargo viendra chercher les carcasses de véhicules afin qu’elles soient démontées et revendues depuis la Nouvelle Zélande. Ces îles seraont enfin « dégorgées » et la revente de liquides et de matériaux, sur le long terme, pourrait être même une source de revenus. Etant donné le faible nombre de véhicules par île, les garagistes doivent être aidés au début par des aides publiques mais ce système semble être rentable sur le long terme. Edgar a d’ores et déjà signé un contrat avec l’une des plus belles îles de cette région, la Nouvelle-Calédonie, et a obtenu une bonne écoute à Rarotonga. Un tel partenariat représente aussi un apport social pour ces îles puisque, par exemple, trois emplois vont être créés en Nouvelle-Calédonie.

SEDA ne compte pas en rester là pour les prochaines années. Après avoir développé une nouvelle technologie qui permet de faire exploser l’airbag avant la compression d’une voiture (sinon cela peut se révéler très dangereux pour les mécaniciens), SEDA cherche à développer sa technologie de recyclage de liquides pour les camions où il y a beaucoup de demandes.
Encore une économie de « marées noires »...

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Une vidéo pour en savoir plus :

Si vous n'arrivez pas à lire la vidéo vous pouvez cliquer ici. ou bien encore ici

Quelques photos pour illustrer l'article :




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