Jonathan Cook, Australien. Jonathan et sa famille ne voulaient pas voir disparaitre les arbres de leur terrain... C'est ainsi qu'est né le premier "écovillage" en plein coeur de Sydney.
Jonathan Cook, 45 ans, est ingénieur en électricité. Malgré un métier très prenant, l’intégralité de son temps libre est consacré à la réalisation d’un ambitieux projet familial : la réalisation, sur la terre de son enfance, d’un écovillage. Au bout de cinq années de travail acharné, le projet est sur le point d’obtenir l’accord final du gouvernement local. Neuf familles ont déjà signé une promesse d’achat et, d’ici à trois ans, Illabunda sera construit.
En 1954 les parents de Jonathan sont séduits par un endroit, le quartier de Onetreehill (« La colline au seul arbre ») dans Sydney. Cette terre est chargée d’Histoire : habitée par des aborigènes, elle connut les premières arrivées des colons et fut progressivement déforestée. Les parents de Jonathan y acquièrent un vaste terrain de 5 hectares, « oasis de paix et de tranquillité », qu’ils baptisent Illabunda, « la terre des hirondelles » en langue aborigène. Ils construisent eux-mêmes une petite maison en haut de cette propriété et plantent des centaines d’arbres. Ayant aujourd’hui plus de 80 ans, ils veulent laisser à leurs trois enfants un patrimoine. Aucun d’entre eux ne souhaite vendre cette propriété où il a grandi. Toute la famille décide donc de « transformer » Illabunda mais à une condition : garder le maximum d’arbres.
Très attachés aux arbres
Cette décision courageuse en entraîne une autre : après plusieurs tentatives, la famille Cook décide de réaliser un écovillage qui permettrait à 25 familles de vivre sur cette terre tout en respectant la topographie et la flore d’Illabunda.
Jonathan prend la tête de ce projet gigantesque, aidé de toute sa famille et d’amis. Il trouve un architecte qui a suffisamment d’expérience en constructions vertes et qui est à l’écoute pour réaliser leur rêve. Puis il doit ensuite résoudre un problème de poids : Illabunda est un terrain composé notamment d’un versant abrupt. La solution serait de terrasser le terrain (comme cela a été fait pour le lotissement voisin) or cela signifierait couper les arbres et détruire le cadre de vie.
Mais Illabunda ne sera pas un lotissement comme les
autres. Les maisons ne seront construites qu’en haut
du terrain et la forêt du versant sera conservée
intégralement pour que les habitants d’Illabunda puissent
s’y promener.
Economiquement c’est une décision importante
pour les Cook car cela limite le nombre de lots à vendre
et il s’agit de trouver un équilibre pour
la partie haute d’Illabunda. En combien
de lots doit-elle être divisée ? Doit-il
s’agir de terrains à vendre ou bien de maisons « vertes » déjà construites ?
Jonathan privilégie l’équilibre :
il y aura des terrains à construire, des maisons
duplex, des maisons individuelles, des appartements et
même des bureaux. De quoi loger en tout 25 familles.
Jonathan lance alors une campagne publicitaire et un site Internet pour faire connaître Illabunda et pour trouver des familles qui partageraient l’esprit du projet. Il organise une fois par mois des ateliers afin d’aborder, avec les personnes intéressées, des sujets variés tels que les panneaux solaires, la récupération d’eau de pluie, les parties communes, etc. Jonathan organise aussi des « journées portes ouvertes » où ces mêmes personnes sont invitées pour un pique-nique ou pour désherber une partie de la colline afin de faire connaissance. Un tel processus, fondé sur le temps, permet de « sélectionner naturellement » les personnes intéressées.
En effet, Illabunda n’est pas un lieu comme les autres et
ses futurs habitants doivent en prendre conscience avant de faire un tel choix.
Le projet de Jonathan et de sa famille est de transformer cette terre en un « village » où les
habitants ont un objectif en commun : protéger l’environnement.
Illabunda est une communauté où les gens peuvent profiter
de services proposés : cuisine, barbecues, four à bois,
salle de musique et piscine communs. Communauté et environnement sont
deux concepts qui vont ensemble. Illabunda possède un potager
bio, un poulailler communautaire, une forêt à proximité etc.
L’aspect communautaire a fini de convaincre les neuf familles qui se
sont déjà engagées dans l’aventure. Beaucoup d’australiens,
nous confie Jonathan, répartis sur des milliers de kilomètres
tant l’Australie est grande, cherchent à faire partie d’une
communauté au sein de laquelle ils peuvent rencontrer des personnes
et se sentir en tranquillité.
Illabunda en bref
Métier
Construction d'un quartier écologique .
Spécificité
Le quartier se trouve en plein coeur de Sydney. La facilité aurait été de faire un quartier "normal", mais la volonté de sauver les arbres et d'avoir un faible impact sur l'environnement pousse la famille Cook a se battre pour ce projet.
Pourquoi Illabunda est "Coeur Vert" ?.
.
Où le contacter ?
Mais l’aspect le plus original et ambitieux d’Illabunda, en comparaison à d’autres lotissements, c’est son aspect environnemental. Non seulement Jonathan et sa famille n’ont pas voulu toucher aux arbres mais ils ont aussi souhaité aller plus loin en faisant d’Illabunda un village autosuffisant énergétiquement. Les maisons et appartements à vendre seront tous équipés de panneaux solaires, de réservoirs d’eaux de pluies et utiliseront le gaz naturel pour la cuisine. Les personnes ayant acheté des terrains devront respecter des critères environnementaux très stricts pour construire leur maison (produits non toxiques, matériaux naturels comme la terre ou la paille, etc.). Tous les habitants d’Illabunda seront encouragés à réduire leurs dépenses en électricité : le village fonctionnant grâce à l’énergie solaire, les plus gros consommateurs verront leurs factures ajustées. La pente de la colline est aussi utilisée, les eaux de pluies seront « orientées » afin d’utiliser celles-ci pour générer de l’électricité. Cette eau est ensuite récupérée au bas de la colline puis réutilisée. Jonathan réfléchit également à de futures installations : il propose notamment des bureaux afin de réduire l’utilisation des voitures. L’une des futures habitantes, psychiatre, s’est déjà montrée intéressée.
L'aspect communautaire est important pour les futurs habitants
La création d’un tel écovillage a un coût qui se répercute sur le prix des terrains et lotissements : les prix sont supérieurs de 30% à la moyenne (un terrain vaut de 445 000$ à 500 000$ et un duplex entre 700 000$ et 710 000$). Mais pour les habitants, le choix d’une énergie propre et renouvelable fait baisser les factures et donc les charges. De plus ils peuvent bénéficier de nombreux services qui compenseront cette différence.
Nous sommes tombés sous le charme de la démarche de cette famille
que Jonathan qualifie de « volonté de trouver un équilibre
entre les demandes de la vie moderne et un style de vie durable ».
Au lieu de construire un quartier « normal » (ce qui
aurait été plus facile et plus rentable), toute la famille, des
grands-parents à la petite fille, s’engage totalement pour la
sauvegarde de l’environnement. Le résultat est impressionnant :
ils sont sur le point d’aboutir à la construction du premier écovillage
en plein cœur de Sydney !!
Cette action pour l’environnement mérite notre coup de chapeau,
et nous espérons qu’elle suscitera chez d’autres propriétaires
terriens la même envie d’allier construction et préservation
de la Nature.
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